Le concept d’Eco-municipalité s’est diffusé avec succès aux Etats-Unis et au Canada dans les années 2000, Whistler (Canada) devenant la première Eco-municipalité d’Amérique du Nord dès l’an 2000. Retrouvez ci-dessous plus d’informations à propos des éco-municipalités dans ces pays.
USA
La relation entre Torbjörn Lahti et les US débute en 1997, lorsque Torbjörn Lahti et Gunnar Brundin sont invités par Terry Gips aux Etats-Unis pour présenter et assister à des conférences pendant trois semaines. Suite à ce voyage, le premier Sustainable Sweden Tour est organisé plus tard dans la même année avec des participants Américains. Le premier d’une longue série…
En 2000, l’American Planning Association (APA) adopte le Planning for Sustainability Policy Guide, dont Sarah James est la co-auteure. L’APA adopta alors les mêmes principes de durabilité que ceux sur lesquels sont basées les Eco-municipalités suédoises.
En 2001, un second Tour est organisé pour des participants Américains et Japonais. L’emploi du temps est cette fois-ci beaucoup plus léger que pour le premier Tour (qui s’était révélé trop ambitieux), mais le voyage fut tout de même très intense pour nombre de participants. Depuis, des Sustainable Sweden Tours avec des participants Américains sont organisés régulièrement, le plus souvent avec l’aide de Cindi Contie, qui a quitté son travail pour se dédier au développement durable après avoir participé à un Tour en 2002.
En 2004, Torbjörn Lahti et Sarah James, une urbaniste américaine ayant participé au Tour de 2001, publient le livre “The Natural Step for Communities. How Cities and Towns can Change to Sustainable Practices”. La plupart des exemples présentés dans le livre est issue du Tour de 2001. Cette publication fut suivie d’une tournée dans quelques états américains. Torbjörn Lahti et Sarah James ont ainsi rencontré plusieurs “fire souls”, principalement du Wisconsin, qui ont été inspirés par le concept d’Eco-municipalité. Dans les années qui ont suivi, de nombreux cercles d’étude basés sur le livre se sont formés dans les villes américaines.
L’année suivante, en 2005, la ville de Washburn, au bord de la Baie de Chequamegon, Wisconsin, devient la première Eco-municipalité des Etats-Unis. La région de la Baie de Chequamegon est très influencée par la culture des pays scandinaves, de nombreuses personnes venues des pays nordiques s’étant installées là au cours de l’Histoire; même ses paysages sont très similaires à ceux du Nord de la Suède. Cette proximité a rendu plus facile l’établissement d’un lien avec des acteurs suédois. La même année, Ashland et Madison (Wisconsin) ont également adopté les Natural Step Principles. Ashland et Washburn, ainsi que Bayfield, WI et les nations tribales voisines Bad River et Red Cliff, ont pris part à l’initiative visant à faire de la région de la Baie de Chequamegon une éco-région, débouchant sur un Plan régional de durabilité stratégique pour 2006-2011.
En Juin 2006, un séminaire est organisé à Madison, Wisconsin, lors duquel les aspirantes Eco-municipalités américaines se sont réunies pour former un réseau (avec également quelques villes canadiennes) : le North American Eco-municipality Network (le Réseau d’Eco-municipalité Nord-Américain). Le Réseau incluait une longue liste d’institutions académiques et d’organisations non-lucratives aux niveaux local, étatique, national et international, présentant un large champ d’expertise à partager les unes avec les autres, dans le but de créer des communautés plus durables.
Ci-dessous la première génération d’Eco-municipalités américaines (fondées en 2005/2006) :
- Chequamegon Bay Region: Ashland and Washburn, Wisconsin (soutenue par The Alliance for Sustainability)
- Vandergrift, Pennsylvanie
- Lawrence Township, New Jersey (l’initiative était et est toujours dirigée par l’ONG Sustainable Lawrence)
- Madison, Wisconsin (l’initiative était et est toujours dirigée par l’ONG Sustain Dane)
- Portsmouth, New Hampshire
- Duluth, Minnesota
En quelques années, le nombre de villes adoptant une résolution d’Eco-municipalité s’est élevé à 30, principalement dans le Wisconsin, et quelques-unes sur la côte Est.
Beaucoup de ces éco-municipalités ont été impulsées par des militants citoyens souhaitant rendre leur communauté plus durable. En effet, les municipalités aux Etats-Unis ont bien moins de pouvoir que celles suédoises, ce qui expliquent l’importance des grass-roots movements (mouvements citoyens) dans le pays. Une éco-municipalité américaine ne peut donc pas reposer sur les mêmes bases qu’en Suède ; la participation d’acteurs extérieurs au gouvernement local est encore plus importante : entreprises locales, associations, écoles, citoyens…
Le travail fait pour diffuser le concept d’Eco-municipalité et les principes du Natural Step aux Etats-Unis s’est principalement fait au travers de IEMEA, une association dirigée par Torbjörn Lahti et Sara James, et en collaboration avec Natural Step Canada. Aujourd’hui, SSA collabore avec Full Circle Discovery (une organisation basée à Vandergrift, une des premières éco-municipalités américaines) via Cindi Contie pour organiser les Tours en Suède.
En 2017, alors que SEKOM tenait sa conférence annuelle à Luleå, Cindi Contie a présenté un exposé sur la situation actuelle des Eco-municipalités américaines, qui peut être visionné ici (en anglais).
Un projet de jumelage entre des Eco-municipalités américaines et suédoises est actuellement en cours. Cela constitue une formidable opportunité pour renforcer et développer les communautés concernées et leur travail pour la durabilité, ainsi que le concept même d’éco-municipalité.
Voici quelques liens intéressants pour en apprendre plus à propos des éco-municipalités aux USA : (en anglais)
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Canada
Au sein de la société canadienne, la nécessité du secteur public est bien plus largement admise qu’aux Etats-Unis. Cela, et le travail énorme réalisé par The Natural Step Canada auprès des municipalités, peut expliquer en partie pourquoi le Canada est aujourd’hui le pays dans lequel les principes du Natural Step sont le plus répandus.
En 2000, Whistler (BC) devenait la première Eco-municipalité en Amérique du Nord. Elle a depuis reçu plusieurs prix la reconnaissant comme la “communauté la plus écologique”. La collaboration entre TNS Canada et la Canadian Association of Municipalities (Association Canadienne des Municipalités) a permis de diffuser les expériences de Whistler à des dizaines d’autres municipalités au Canada, qui ont à leur tour adopté les Natural Step principles.